Une version antérieure de la Joconde retrouvée

Une vidéo a été publiée par la Mona Lisa Foundation dans laquelle elle explique la découverte d’une « Seconde Mona Lisa » peinte par Leonard de Vinci. En réalité, il s’agirait plutôt d’une première version de la Joconde qui a probablement été un travail préparatoire(1) dans un premier temps mais qui semble être resté inachevé(1). Selon Joël Feldman le secrétaire générale de la Fondation Mona Lisa, « Raphaël, qui était étudiant de Léonard en 1504, a fait une esquisse de ce qui se passait dans le studio de Léonard. Et il montre très clairement que la Mona Lisa que Léonard est en train de peindre a deux grosses colonnes ioniennes sur le côté. Ce qui n’est absolument pas présent dans le tableau du Louvre. Cela montre que Léonard de Vinci a peint cette autre Mona Lisa »(1). De plus, selon une interview de Joël Feldman à France Info(1) en janvier 2015, ce travail préparatoire de 1503 aurait été peint à Florence pour le mari de Lisa Gherardini, un marchand florentin alors que la Joconde de 1513 a été peinte à Rome(1).

Selon la Mona Lisa Foundation, le portrait de la jeune femme aurait été peint dix années plus tôt que la Joconde de 1513 qui est actuellement exposé au musée du Louvre. Pour la première fois exposée au The Arts House de Singapour, ce portrait a été acquit par un aristocrate anglais vers 1770(2) puis a été découvert en 1913 par un collectionneur d’art alors qu’il rendait visite à un aristocrate britannique à Somerset(2).

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Leonardo, La Joconde, huile sur panneau de vois (peuplier), 0,77cmX0,53cm, 1513 (à gauche); Leonardo, The ‘earlier’ Mona Lisa, 1503 (à droite).[http://www.bbc.com/news/entertainment-arts-30485061].

En effet, on peut parler de deux « Mona Lisa » car les deux portraits sont très similaires au niveau de la posture ainsi que de la ressemblance physique de la jeune Lisa Gherardini(3). Cependant, ils sont différents au niveau de la dimension du tableau ainsi que dans la composition avec la présence de « colonnes ioniennes sur les deux côtés »(1). En 1952 a été célébré le 500ème anniversaire de la naissance de Leonardo, à cette occasion a été comptabilisé environ 70 copies de la Joconde selon l’auteur Angela Ottino della Chiesa. D’après de nombreux éléments retrouvés dans les diverses copies, seules deux portraits sont comptés comme les « originaux »; « Earlier Mona Lisa » et la Joconde du Louvre(4).

Enfin, dans la vidéo de la Mona Lisa Foundation ainsi que dans de nombreuses publications, le portrait de la « Jeune Mona Lisa » datant de 1503 a été sujet à de nombreux désaccords concernant la fiabilité de l’artiste mais également de ses origines. En effet, il est montré que de nombreux tests et analyses ont été effectués.(2-5)

M. P-A

  1. SAHNOUNE Yacine, Une autre Mona Lisa peinte 10 ans plus tôt par Léonard de Vinci ?, jeudi 15 janvier 2015 14:32, mis à jour le jeudi 15 janvier 2015 à 15h57, consulté le 10/04/2016, [http://www.franceinfo.fr/culture-et-medias/expos-spectacles/article/une-autre-mona-lisa-aurait-ete-peinte-10-ans-plus-tot-par-leonard-de-vinci-631387].
  2. Disputes ‘earlier Mona Lisa’ goes on display in Singapore, Entertainment & Arts, 16 décembre 2014, consulté le 10/04/2016, [http://www.bbc.com/news/entertainment-arts-3048506].
  3. SCAILLIÉREZ Cécile, Portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Gioconda, Département des Peintures : Peinture italienne, consulté le 10.04.2016, [http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/portrait-de-lisa-gherardini-epouse-de-francesco-del-giocondo].
  4. Comparative study, [http://monalisa.org/2012/09/12/comparative-study].
  5. Mona Lisa in the news, consulté le 10/04/2016, [http://monalisa.org/2013/01/17/mona-lisa-in-the-news/].

Léonard de Vinci et la Statue de Francesco Sforza

Etude cheval sforza, Windsor GalleryLéonard de Vinci, Etude pour le monument équestre de Francesco Sforza, 1490, plume et encre sur papier préparé bleu, Royal Library, Windsor.  Royal Collection Trust © Her Majesty Queen Elizabeth II

Les sources que nous avons utilisé pour cet article sont diverses mais l’essentiel provient du livre Léonard de Vinci et la Statue de Francesco Sforza de Louis Courajod mise en ligne par googlebooks.

L’article de l’encyclopaedia Universalis écrit par André Chastel nous apprend qu’après avoir achevé sa formation polytechnique dans l’atelier de Verrocchio, Leonard ne quittait véritablement son maître qu’en 1479. Probablement déçu d’être resté en marge durant treize ou quinze ans du milieu culturel et artistique de Laurent le magnifique à Florence, âgé de 29 ans, il arrivait à la fin de l’année 1481 à Milan. D’après le manuscrit florentin l’Anonyme Gaddiano il y aurait été envoyé comme joueur de lyre par Laurent de Médicis auprès de Ludovic le More. Il est plus probable qu’il ait été appelé à la cour lombarde sur sa propre initiative dans le but de s’occuper du monument équestre géant du duc Sforza, dit Il Cavallo, qui réclamait un bronzier averti et ambitieux. Léonard y trouvait un climat favorable où tous ses dons allaient s’épanouir. (1)

Dans une lettre remarquable à plus d’un titre –il était rare à la Renaissance de voir un artiste envoyer ce que nous appellerions de nos jours une lettre de motivation- il offrait ses services d’ingénieur et d’architecte à Ludovic le More. A la fin de la missive comme le souligne fort justement le Courriel de l’Unesco pour flatter et stimuler l’intérêt du duc il lui suggérait d’entreprendre la réalisation du cheval de bronze (2) : « En temps de paix, je puis égaler, je crois, n’importe qui dans l’architecture, construire des monuments privés et publics, et conduire l’eau d’un endroit à l’autre. Je puis exécuter de la sculpture en marbre, bronze, terre cuite. En peinture, je puis faire ce que ferait un autre, quel qu’il puisse être. Et en outre, je m’engagerais à exécuter le cheval de bronze à la mémoire éternelle de votre père et de la Très Illustre Maison de Sforza ». (3)

lettre-leonard-sforzaLéonard de Vinci, Lettre envoyé à Ludovic Sforza, 1482, encre sur velin,  © Codex Atlanticus, Bibliothèque Ambrosienne, Milan.

« Le cheval de bronze » fut son premier travail entrepris à Milan et le Toscan allait consacrer au projet plus d’une dizaine d’année de sa vie. Cependant il trouvait encore le temps de peindre entre 1494 et 1498 La Cène dans le réfectoire du couvent dominicain à côté de l’église Santa Maria delle Grazie  et de divertir la cour par des spectacles et des fêtes dont il fut l’ordonnateur. Spectacles et machines malheureusement éphémères.

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